La médiation, outil alternatif de résolution des différends, étant aujourd’hui particulièrement à la mode, le législateur a confié à certaines juridictions « pilotes » la mission de tester les tentatives de médiation familiale obligatoire.
Une équipe de recherche vient de se pencher sur ce processus et a rendu un rapport de constat mitigé.
Il a pu être relevé dans ce rapport publié par la Mission de recherche droit et justice (Mission de recherche Droit et Justice » L’évaluation de la tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO). Quand médier n’est pas remédier (gip-recherche-justice.fr)) que seul un dossier sur trois donne lieu à une médiation, et 30 % de ces médiations aboutissent à un accord.
Si cela semble encore insuffisant, il convient néanmoins de louer la réussite de certaines tentatives de médiation qui finalement parviennent à la régularisation d’un accord.
En réalité la problématique ne se situe pas tant dans la quantité de médiations réussies que dans le ressenti des médiés. Certains considèrent que la médiation aura parfois eu un effet inverse de l’apaisement escompté, les amertumes se cristallisant au moment de l’audience. D’autres reprochant parfois aux médiateurs, souvent médiatrices, un manque d’impartialité.
S’agit-il d’une incompréhension de la part des médiés du mécanisme de la médiation qui ne donne pas le pouvoir au médiateur de trancher le litige mais simplement de faciliter le dialogue?
Se peut-il que certains médiateurs n’aient pas été correctement formés à cet art qui nécessite empathie, outils de communication et de reformulation?
Ce qui est sûr, c’est que la médiation judiciaire obligatoire est nouvellement née et aura besoin de faire ses preuves en la matière, les mentalités ayant à évoluer. On peut toutefois attendre beaucoup de ce mécanisme lorsque l’on sait que la médiation « conventionnelle », c’est-à-dire hors procès, n’a aujourd’hui plus à faire ses preuves.
Mickaël DARTOIS, avocat, médiateur, ancien avoué à la Cour d’appel